martes, 2 de octubre de 2007

AU MOINS MILLE PERSONNES DISPARUS EN DETENTION FORCEE AU BIRMANIE



Au moins mille personnes interpellées la semaine dernière en Birmanie ont été emmenées sur un campus universitaire de Rangoon pour y être détenues, selon deux responsables birman et onusien.






Au total, jusqu'à
1700 personnes, dont 500 moines, ont été retenues sur ce campus, selon cette même source.







Quant au nombre de victimes de la répression, il s'établirait à trente, selon l'Australie. Officiellement, treize personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées la semaine passée. Enfin, une session spéciale du Conseil des droits de l'homme consacrée à la Birmanie s'est ouverte mardi à Genève.

L’émissaire de l’Onu, Ibrahim Gambari, a fini par rencontrer ce jour le chef de la junte militaire birmane, le général Than Shwe. Ce matin il avait été emmené à un rassemblement en faveur du régime.




La junte semble avoir complètement maté les manifestations dans les rues du pays. A New-York, le Conseil de sécurité est divisé, et le ministre birman des Affaires étrangères a accusé des « opportunistes politiques » appuyés par de « puissants pays » d'être responsables des troubles et de leur répression.
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Le Parlement condamne la répression et appelle à des sanctions

Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement européen condamne la violente répression des manifestants par les forces gouvernementales birmanes. Les députés invitent également le Conseil de sécurité des Nations unies à examiner d'urgence la situation en Birmanie et la communauté internationale à préparer des mesures supplémentaires, y compris des sanctions économiques ciblées.

Suite aux manifestations anti-gouvernementales et la répression violente entamée par la junte militaire au pouvoir, le Parlement européen s'est prononcé sur la situation dans une résolution adoptée à une très large majorité par 563 voix pour, 3 contre et 4 abstentions. Celle-ci s'adresse à la fois au gouvernement de Birmanie et à la communauté internationale et notamment à la Chine.


Soutien aux manifestants
La résolution adoptée aujourd'hui "rend hommage à l'action courageuse des moines birmans et des dizaines de milliers d'autres manifestants pacifiques qui affrontent le régime antidémocratique et répressif en Birmanie". Les députés réitèrent leur appel "en faveur de la libération immédiate et de la liberté totale de mouvement et d'expression de Mme Aung San Suu Kyi" qui a obtenu le prix Sakharov pour la liberté de pensée en 1990. Le Parlement "est horrifié par la mort des manifestants pacifistes, il insiste pour que les forces de sécurité retournent dans leurs casernes et pour une aide médicale pour les personnes blessées, il demande de relâcher les manifestants arrêtés et les autres détenus politiques." Les députés dénoncent "le processus constitutionnel illégitime actuel" et souhaitent "son remplacement par une convention nationale pleinement représentative".

Mesures internationales contre Rangoon
Les députés invitent "le Conseil de sécurité des Nations unies à examiner d'urgence la situation en Birmanie et à autoriser le Secrétaire général des Nations unies à proposer sa médiation en Birmanie en vue de favoriser la réconciliation nationale et une transition démocratique" et "demandent à l'Assemblée générale des Nations unies de prendre les mesures qui s'imposent". La Chine et la Russie sont invitées, suite à un ajout proposé lors du vote, à soutenir clairement la condamnation de la situation en Birmanie au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Parlement demande également "au Conseil de sécurité des Nations unies de faire en sorte que la mission programmée de M. Ibrahim Gambari, envoyé spécial des Nations unies, ait lieu de toute urgence et qu'une entière liberté de mouvement et d'accès lui soit conférée".

Enfin, les députés invitent le Conseil de l'Union européenne à prendre d'urgence contact avec les États-Unis, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et d'autres membres de la communauté internationale "en vue de préparer une série coordonnée de mesures supplémentaires, y compris des sanctions économiques ciblées, qui pourraient être prises à l'encontre du régime birman s'il faisait usage de la force et ne répondait pas à la demande de retour à la démocratie".