martes, 31 de julio de 2007

BELGIQUE : Une expulsion d'enfant intrumùentalisée et innacceptable


La Ligue des Familles s'insurge contre l'expulsion prévue ce lundi de la petite Angélica et de sa maman. Le mouvement syndical des Familles exige que le Ministre de l'Intérieur sursoie à cette expulsion et libère la mère et l'enfant. La Ligue s'indigne de l'utilisation d'une enfant parfaitement régularisable - vu les projets de mariage de la mère avec un ressortissant belge par naturalisation- afin d'envoyer un message aux candidats à l'immigration du monde entier tendant à leur faire éviter notre pays. Cette utilisation de l'enfant constitue une atteinte grave à l'appication de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant signée par notre pays. Seule cette logique honteuse explique l'acharnement contre une famille recomposée en pleine stabilisation et parfaitement intégrée.

Les familles réclament l'application de l'article 9 § 3 en cette affaire et rappellent leur revendication contenue dans leur mémorandum fédéral excluant tout enfermement de mineurs étrangers dans le cadre de ces procédures de régularisation.

Contact :
Philippe ANDRIANNE
Secrétaire Général
0475/321348

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Dénouement temporaire pour Angelica

Angelica et sa maman sont de retour à leur maison de Saint Josse. Elles ont été libérées ce lundi par une décision de justice. Elles n'ont donc pas été expulsées vers l'Equateur comme c’était prévu.

"C'est comme un rêve". Ce sont les mots prononcés ce lundi par Angelica à son retour à sa maison de Saint Josse, en Région bruxelloise. C'est le soulagement total pour la jeune Équatorienne de 11 ans. Elle a raconté sa journée de lundi. Elle a particulièrement été marquée par le transfert entre le 127 bis et le centre fermé de l'aéroport. Elle explique qu'elle et sa maman ont été maltraitées. Angelica n'a pas vu les coups portés à sa maman mais elle en a bien constaté les traces... Les avocats des Équatoriennes Angelica et sa mère ont décidé de déposer plainte contre X pour violence.
Du côté de l'Office des étrangers, on explique que la voiture s'est arrêtée au bord des pistes de l'aéroport, le long du tarmac. On a alors ouvert les portes pour leur permettre de sortir, les chauffeurs ont empoigné les bagages et là, voyant que les chauffeurs avaient les mains occupées, la maman s'est mise à courir et à tenté de fuir sur le tarmac. Les chauffeurs ont couru pour rattraper la maman qui s'est jetée par terre et a commencé à se débattre: coups de pieds, coups de poings… Il a alors été décidé de lui placer les menottes. Mais placer des menottes sur une personne qui ne se laisse pas faire ça a dû lui laisser des marques.
Peu importe la version des faits, le gouvernement équatorien a annoncé son intention de protester contre les mauvais traitements subis par la jeune équatorienne et sa maman. La police "dément formellement" que les deux Équatoriennes "aient été frappées ou maltraitées d'une quelconque manière par des fonctionnaires de police" lors de leur transfert vers l'aéroport de Schiphol-Amsterdam.
Mais même s'il y a eu apparemment incident au moment de l'arrivée à l'aéroport, ce ne sont pas là les raisons qui ont conduit le tribunal des référés à décider de la libération des deux Équatoriennes. Dans l'ordonnance, ce sont les principes plus généraux, qui ont été mis en avant.
C'est, en effet, essentiellement la situation de la petite Angelica qui a forgé la décision du tribunal. Une enfant qui, d'après des rapports psychologiques, se trouve actuellement dans un état proche de la dépression en raison de son enfermement au centre 127 bis. Or, dit le tribunal, au regard de la Convention européenne des Droits de l'Homme, cet enfermement et les conditions dans lesquelles il s'effectue est contraire à l'article 3 qui interdit les traitements inhumains et dégradants.
Le traumatisme psychologique de la petite Angelica en est un pour le tribunal et il y a lieu de la remettre immédiatement en liberté. Angelica étant détenue avec sa maman, rien ne justifie qu'elle soit séparée Il n'est pas établi qu'elle tente d'échapper au contrôle puisque des procédures notamment devant la Cour de cassation ont été introduites, la mère elle aussi a donc été remise en liberté.
Les deux Équatoriennes se sont-elles rebellées dans la camionnette? Même si c'est le cas, leur avocate souligne qu'elles étaient loin de faire le poids face aux policiers qui les ont emmenées, menottées, vers le centre fermé de l'aéroport où elles ont passé la journée. En fin d'après-midi, une manifestation se mettait en place dans le hall des départs de l'aéroport lorsqu'on a appris qu'elles avaient été envoyées par la route en direction d'Amsterdam d'où un avion devait les transporter à Quito.
Mais immédiatement après cette nouvelle, Selma Ben Khelifa, leur avocate, a fait l'annonce suivante: «On a fait une requête unilatérale en extrême urgence auprès du Président du tribunal de Première instance en lui disant: il y a quelque chose de très grave qui se passe. On n’arrive pas à avoir accès à cette petite. Et puis quand on a eu accès, on a faxé de l'aéroport au président du tribunal de Première instance les certificats médicaux qui attestent qu'il y a eu des mauvais traitements et on vient d'avoir une ordonnance d'extrême urgente qui dit que sous astreintes elles doivent être libérées immédiatement.»
Obligée de faire demi-tour sous peine d'une astreinte de 500 euros l'heure, la camionnette a fini par ramener ses passagères. Elles ont pu dormir chez elles cette nuit. L'Office des étrangers ira cependant en appel. Il tient à faire entendre ses arguments en droit. Le combat n'est donc pas terminé. Angelica et sa maman restent dans une situation illégale. Il va falloir se pencher sur la régularisation du séjour. Peuvent-elles espérer un avenir en Belgique? Seront-elles régularisées?
Selon la porte-parole de l'Office des étrangers, «On verra ce qu'il y a dans le dossier, mais dans un premier temps je ne vois pas sur quel critère elles pourraient être régularisées puisque les critères sont clairs: c'est une procédure d'asile anormalement longue. Or, elles n'ont jamais demandé l'asile. Ou alors des critères exceptionnels pour des raisons d'ordre médical: une maladie très grave ou bien un état de santé tout à fait précaire ou alors un état d'âge avancé. Donc, il faut voir ce que ces personnes pourraient apporter comme pièces à leur dossier. Mais là comme ça, non. En principe, le fait qu'un enfant soit scolarisé depuis deux ou trois ans et ait les bonnes conditions d'intégration ne sont pas des critères suffisants pour obtenir une régularisation. Le ministre Dewaele a toujours été très clair là-dessus.»
Par ailleurs, Le tribunal des référés de Bruxelles a déclaré irrecevable ce midi l'action entamée par deux asbl et par la Ligue des Droits de l'Homme en juin, action de principe contre l'enfermement de mineurs dans des centres fermés. Mais le tribunal ne s'est pas prononcé sur le fond de la question mais a simplement constaté que les associations qui avaient initié cette procédure n'avait pas - comme on dit en droit - d'intérêt à la cause.

FRANCE : COMMUNIQUE DE LA FAMILLE DE LAMINE DIENG


En France, Le 17 Juin 2007 à 4 heures 30 du matin, le jeune français Lamine

DIENG âgé de 25 ans est mort dans un fourgon de Police, à Paris dans le 20ème Arrondissement.

La Police des Polices a été immédiatement saisie par le Procureur de la République.

Le corps de Lamine DIENG est resté ventre à terre sur la voie publique de 4 heures 30 à 8 heures 30 du matin.

La famille DIENG a été informée du décès de Lamine 36 heures après, par téléphone, le 18 Juin 2007 à 17 heures 30.

Le 19 Juin 2007, la Police des Polices a expliqué à la famille DIENG que Lamine était mort naturellement d'un arrêt cardiaque.

La famille DIENG n'a pas pu voir le corps de Lamine, seulement à travers une vitre son visage qui portait des marques.

Le Procureur de la République a donné dès le 21 Juin 2007 le permis d'inhumer le corps signifiant ainsi que l'enquête était, de son point de vue, terminée.

Le Procureur de la République a confirmé de manière informelle à l'Avocat de la famille, Maître RICARD, que l'enquête était terminée, que tout était clair qu'il s'agissait selon l'autopsie d'une crise cardiaque liée à une overdose de Cocaïne et de Cannabis.

Or, Lamine avait 25 ans et était athlétique, il n'avait pas de problèmes cardiaques et ne prenait pas de drogues dures.

Comment peut-on dans ces conditions mourir de façon aussi subite ?

Comment se fait-il que l'overdose se soit produit pendant leur intervention et pas avant ou après ?

La Police des Police a indiqué à la famille DIENG qu'ils avaient eu du mal à l'identifier.

Or les policiers du 20ème qui l'ont interpellé ont, dans le même temps, précisé à l'IGS que Lamine était très connu de leurs services.

Comment peut-on avoir des difficultés à identifier quelqu'un qui est très connu?

L'acte de décès mentionne qu'il a été dressé le 18 Juin 2007 à 9 heures 50 sur la déclaration de Lassana DIENG alors que c'est Mariama DIENG qui a été informée non pas à 9 heures 50 mais à 17 heures 30 minutes le 18 Juin 2007.

Comment se fait-il que le décès ait été déclaré à 9 heures 50 alors que la famille DIENG n'a été informée qu'à 17 heures 30 minutes ?

Le 22 Juin 2007, La famille DIENG a décidé de déposer une plainte avec Constitution de Partie Civile entre les mains du Doyen des Juges d'Instruction pour obtenir la désignation d'un Juge d'Instruction, avoir enfin l'accès au dossier et pouvoir demander une contre expertise du corps de Lamine.

La famille DIENG a organisé une marche silencieuse, au départ de leur domicile jusqu'au lieu où Lamine est décédé, qui a réuni un millier de personnes le 24 Juin 2007.

La famille DIENG a été reçue par le Vice-Doyen des Juges d'Instruction le 29 juin 2007 qui lui a indiqué qu'une enquête était toujours en cours au Parquet et qu'il n'était pas possible d'obtenir les éléments du dossier.

Comment se fait-il que la Justice ait été si réticente à ouvrir une information ?

Comment se fait-il que le Procureur en charge de l'enquête informe l'Avocat de la famille DIENG que l'affaire est terminée et que le doyen des Juges d'Instruction lui indique au contraire qu'une enquête est en cours ?

Pourquoi la désignation d'un juge a-t-elle nécessité 19 JOURS dans un dossier qui avait été présenté à l'origine comme étant très clair ?

Lamine est mort, il avait 25 ans. La famille DIENG veut avoir un droit de regard et de contrôle sur le travail de la Police qui enquête actuellement sur elle-même.

Le corps de Lamine a attendu 19 JOURS SANS STATUT à l'Institut Médico Légal de PARIS, qu'un Juge d'Instruction soit désigné. La famille DIENG exige de connaître la vérité, quelle qu'elle soit et quel que soit le prix à payer pour l'obtenir.

La famille DIENG a remis le 27 juin 2007 à Madame la Députée George PAU-LANGEVIN une lettre de saisine de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité.

Ainsi qu'à Mme la Sénatrice Nicole BORVO COHEN-SEAT. Mme la Députée Christiane TAUBIRA a également saisi la CNDS.

La famille DIENG tient à faire savoir qu'un comité de soutien « Vérité et Justice pour Lamine DIENG » a été créé le 29 juin 2007 et que ce comité a organisé un rassemblement citoyen le vendredi 6 juillet 2007 à 18 heures Place Gambetta dans le 20ème arrondissement pour exiger la désignation d'un Juge d'Instruction.

L'Avocat Maitre RICARD a reçu l'ordonnance fixant la consignation à 750 Euros le 5 Juillet.

Le paiement de la consignation a été versé le 6 Juillet 2007.

La famille DIENG a obtenu une lecture des conclusions de l'enquête du Parquet de PARIS lorsqu'elle a été reçue par la Substitut du Procureur le 11 Juillet 2007. Comment 8 policiers peuvent-ils "avoir toutes les peines du monde" à maitriser un homme "en overdose de Cocaïne" et allongé sur le ventre entre 2 voitures ?

Comment cet homme a-t-il fait pour rompre, dans cette position, les liens de contention en cuir qui étaient attachés à ses pieds ?

Alors qu'il était menotté un bras par dessus l'épaule et l'autre dans le dos ?

Le Juge d'Instruction a été désigné le 10 Juillet 2007 et l'Avocat de la famille DIENG l'a rencontré le 11 juillet 2007.

Le Juge a ordonné la contre autopsie le 12 Juillet 2007. La contre autopsie a été effectuée le 16 Juillet 2007.

La famille DIENG tient enfin à faire savoir que la Justice Française lui a refusé l'exercice du droit élémentaire d'assister à la toilette funéraire, à défaut de la faire, et même de voir le corps de Lamine. Toutes les demandes de dérogation ont été refusées.

La levée du corps de Lamine a eu lieu le 25 Juillet 2007 à 11h45 au Foyer ADEF, 64 rue des amandiers 75020 Paris.

Cette épreuve fut douloureuse, traumatisante et choquante car le visage de Lamine était méconnaissable 38 jours aprés son décès.

Lamine a été enterré le 27 Juillet 2007 au Sénégal.

La famille DIENG attend une copie du dossier le 30 Juillet 2007 par le biais de leur avocat, Maitre RICARD.

Les premiers rapports de la contre autopsie devraient arriver en Septembre 2007, il n'y aura pas d'autre avancée avant.

La famille DIENG n'avait pas d'idée préconçue sur les raisons du décès de Lamine et nullement l'intention de mettre en question la parole de l'Autorité mais le temps a passé, les incohérences et les versions contradictoires se sont succédées puis ont laissé la place à un silence qui a nourri le doute et la colère.

La confiance de la famille DIENG en la Justice de la France a été sérieusement ébranlée, depuis 6 semaines.

Mais elle garde espoir et foi en une Justice au-delà des hommes.


Paris le 28 Juillet 2007

La famille de Lamine DIENG